L’individu devient-il une marque avec le Web 2.0 ?

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La question de l’identité numérique dans les réseaux numériques est devenu l’un des sujets essentiels aujourd’hui. L’extension de l’Internet aux réseaux domestiques et mobiles, la multiplication des formes de connexion, l’indépendance entre accès, terminal et localisation, fait de l’individu le principal point de convergence des réseaux et services.

Comme l’explique Didier Calloc’h , nous souhaitons avec cet article apporter notre vision en abordant les grands points qui nous semblent intimement lié pour affirmer ou non que l’individu est en passe de devenir une marque sur Internet grâce aux nouveaux usages qu’apporte le Web 2.0 :

– IDENTITE NUMERIQUE

L’identité numérique d’un individu est composée de données formelles (coordonnées, certificats…) et informelles (commentaires, notes, billets, photos…). Toutes ces bribes d’information composent une identité numérique plus globale qui caractérise un individu, sa personnalité, son entourage et ses habitudes. Ces petits bouts d’identité fonctionnent comme des gènes : ils composent l’ADN numérique d’un individu.

Avec la prolifération des outils du Web 2.0 ; blogs et wikis … La multiplication des réseaux sociaux et l’explosion du trafic sur les plateformes d’échanges, les contenus générés par les utilisateurs prennent une place toujours plus importante dans notre consommation quotidienne de l’internet. Tous ces contenus laissent des traces sur les sites qui les hébergent et dans les index des moteurs de recherche, ils sont également systématiquement rattachés à un auteur. De plus, la notoriété numérique des individus ainsi que sa valorisation (monétisation de l’audience, de l’expertise…) va rapidement amener les internautes à se soucier de leur identité numérique.

D’ailleurs, les fantasmes sont légions à propos de la réputation en ligne : “Si je n’apparais pas en ligne, je n’existe pas” ; “Si mon futur boss trouve des photos de moi bourré, adieu le job !”, entend-on à tout va.

Si l’on prend le cas des recruteurs qui » Googlent » le nom des candidats à l’embauche par exemple. A priori, le but des recruteurs n’est pas de “chercher à tout prix la petite bête” comme l’explique le témoignage d’un entrepreneur texan des TIC qui pêche en ligne les informations disponibles sur ses candidats. Pour lui, la disponibilité d’information sur le net montre qu’ils ont des passions, ce qui est un avantage indéniable par rapport à des CV qui ressemblent souvent à une publicité. “Il y a sans doute des choses à cacher mais se cacher n’est pas la solution” Aussi, l’attention que les recruteurs portent aux sites sociaux, va dans le même sens.

– MARKETING PERSONNEL (Branding Personnal)

Dans “Personal Branding “, il y a la notion de personne et de marque. Le Personal Branding serait donc l’action de promouvoir sa marque personnelle. Sa marque personnelle est avant tout notre nom de naissance et ceci tout au long de notre vie (à part bien sur si on vient à changer de nom civil). On nait avec, on vit avec, cependant ce n’est pas pour autant que l’on s’attache à développer celle-ci. Parfois on préférera même créer des pseudonymes, des avatars, des noms de scènes afin de développer une marque personnelle dans une sphère donnée.

Le « personal branding » a plusieurs objectifs. Le premier objectif évident qui vient à l’esprit est l’amélioration de son employabilité. En effet, toute personne devant trouver un emploi doit savoir se vendre pour être recrutée. Il doit faire son marketing personnel afin de convaincre un futur employeur qu’il est « LA » personne qu’il lui faut. Cela peut commencer par la rédaction de son CV, la diffusion de celui-ci, l’utilisation de sa notoriété pour se faire chasser… Tout dépend l’état d’avancement de votre carrière et de vos objectifs d’emploi mais tout au long de votre carrière il va falloir soigner votre CV et votre marque personnelle.

l’identité numérique des internautes était jusqu’à hier relativement protégée… Peu d’informations circulaient sur les personnes sur le Net… et rares étaient ceux capables de trouver de telles informations.

LES DIFFERENTES MANIERES DE S’EXPOSER SUR LE WEB 2.0

Les internautes exposent leur identité sur le Web, mais cette exposition reste très modérée, et surtout, plutôt maîtrisée, selon les premiers résultats de l’étude sociogeek visant à mesurer l’impudeur des internautes et à comprendre la façon dont on choisit ses amis sur les sites sociaux. Le niveau d’exposition reste contrôlé par les individus : la publication de soi répond plus à une activité stratégique qui cherche à produire une image de soi avantageuse qu’à une prise de risque inconsciente. D’où des expositions de soi qui valorisent les moments festifs, les émotions positives et qui font disparaître notamment tout ce qui a rapport à la tristesse, à la solitude, à la souffrance.

l’enquête s’intéressait aussi, à comment on choisit ses amis sur les sites sociaux. Quels critères (origine sociale, bagage culturel, apparence physique…) structurent la mise en relation ? Les chercheurs étaient partis d’une hypothèse audacieuse rapporte Libération : “la moindre inhibition des internautes provenant d’un milieu populaire ou de classes intermédiaires à s’exposer sur le net devait les aider à nouer plus facilement des contacts avec des gens d’autres milieux sociaux.”

De fait, révèle l’enquête, les internautes d’origine modeste ou de culture populaire s’y essaient : “les ouvriers et employés adoptent clairement une stratégie pour élargir leur cercle relationnel au-delà de leur périmètre culturel ou économique de départ”, analyse le sociologue Dominique Cardon, responsable de l’enquête. Mais le succès n’est pas toujours au rendez-vous parce que les catégories socioprofessionnelles les plus élevées et les plus diplômées filtrent davantage leurs contacts que les ouvriers, les employés et les moins diplômés. Les moins diplômés se retrouvent dans une situation de “conquête”, pour enrichir via ces plateformes un capital social moindre. Ils ont tendance à accepter d’emblée la mise en relation, là où les plus diplômés ont tendance à regarder précisément le profil du requérant avant d’accepter de se lier.

Autre spécificité, rapporte encore Ecrans.fr : les plus diplômés contrôlent davantage leur image et se montrent plus pudiques. “Leur image est beaucoup plus calculée, construite…”, explique Dominique Cardon. Mais cela ne les empêche nullement de prendre l’initiative pour contacter les autres alors que les plus modestes, plus exhibitionnistes sur le web, attendent plus volontiers qu’on les contacte.

De fait, on recherche sur le web comme dans la vie des gens qui nous ressemblent, des gens de notre milieu social, de notre culture. Les sites sociaux ne transforment pas profondément ni les moyens ni les choix de mise en relation, mais font émerger des stratégies de conquêtes, qui ont tendance à aller plus loin dans une exposition éditorialisée de soi, dans la finalité de construire son réseau. Le web 2.0 n’oblige pas à s’exposer, mais pousse à développer des stratégies pour se mettre en avant. Comme le disait encore Dominique Cardon : “L’identité numérique est moins dévoilement que projection de soi”.

Des premiers résultats qui infirment en tout cas l’idée répandue que les internautes en ligne, particulièrement les jeunes, ne “savent pas ce qu’ils font” lorsqu’ils se dévoilent en ligne.

– CONCLUSION :

Les nouveaux outils et usages du Web 2.0 permettent trois avancées majeures dans la prolifération des données personnelles sur le Web :

* Favorise la personnalisation et la différenciation

* Rends toutes les informations accessibles

* Optimise la visibilité et facilite la diffusion de tous les profils

Aujourd’hui, beaucoup d’internautes possèdent une identité numérique constituée d’informations qu’ils laissent derrière eux sur le web. Il peut s’agir de profils créés sur des réseaux sociaux, de photos laissées sur un site, de commentaires postés sur un blog ou un forum…etc. De plus en plus adeptes du name-googling , les recruteurs sont friands de ce genre d’informations qui viennent compléter leurs analyses. Il est inutile d’avoir peur de ce phénomène qui se révèle en fait être un atout assurant de la visibilité aux yeux des recruteurs. Il convient donc d’en profiter et de maîtriser ces informations. Pour cela, faire preuve de proactivité et se constituer une identité numérique solide dans lequel le CV en ligne peut tenir une place importante est nécessaire. Veille et rigueur sont de mise.

On peut néanmoins se poser la question de ce que sera à terme un web constitué uniquement de contenus auto-promotionnels sur les individus…

Sources : (Internet Actu.net, DoYouBuzz)